Cinema : « Lovena », le premier court-métrage d’Olivier Sagne

Ce court-métrage de 28 minutes retrace le parcours de Lovena, une adolescente de 13 ans d’origine haïtienne passionnée du jeu d’échecs en Guyane. La jeune fille doit concourir à un grand championnat international d’échecs qui aura lieu au Centre Spatial Guyanais mais pour y participer elle devra affronter plusieurs obstacles durant sa préparation. Un film qui met en avant le jeu d’échecs, les clichés de l’immigration et tout simplement la Guyane dans sa diversité culturelle et ses paysages. Un premier court-métrage pour le jeune réalisateur Guyanais Olivier Sagne.

Pourquoi avoir choisi ce thème pour votre 1er court-métrage ?

Je suis moi-même passionné d’échecs. Une discipline que j’ai découvert très jeune. J’ai voulu valoriser ce sport mental à travers ce film. Ensuite, l’immigration est un thème qui touche le quotidien des Guyanais. Il s’agit de montrer les difficultés d’une jeune d’origine haïtienne issue de famille modeste. C’est aussi aborder les problèmes d'intégration des immigrés ou des personnes d’origine étrangère. C’est l’une des réalités du territoire. J’ai aussi moi-même des origines haïtiennes mais Lovena aurait très bien pu être Brésilienne, Surinamaise ou Dominicaine.

Comment s’est déroulé le casting ? Pourquoi ce choix d’acteurs ?

Avec l’équipe de production, nous avons lancé des appels à candidature un peu partout. Nous nous sommes rendus dans des établissements scolaires à Kourou, Macouria et Cayenne. Nous avons ensuite fait passer des castings pour trouver celle qui incarnera le mieux le rôle principal ainsi que les figurants. Esther Joseph a retenu notre attention pour jouer le rôle de Lovena. Sur le tournage, la jeune fille a pris à cœur son rôle. Elle a été très touchante et talentueuse. C’est un casting composé essentiellement de comédiens amateurs sauf l’acteur Guyanais Ricky Tribord qui a joué dans plusieurs séries et films à grand succès. J’ai voulu dénicher avant tout des talents locaux. Deux tiers de l’équipe, techniciens, intermittents et autres professionnels sont Guyanais.

La projection en avant-première s’est déroulée à Paris. Comment a réagit le public ?

J’ai eu des bons retours. Le film a été décrit comme étant très touchant et plein d’émotion. C’est ce qui est souvent revenu comme commentaire.

Olivier Sagne, réalisateur de Lovena présente son court-métrage le 15 juillet 2020. (Photo : Christ-Laur Philips)

A quand une projection en Guyane ?

Vous en doutez avec la crise du coronavirus, il est difficile de proposer une projection alors que les salles de cinéma sont fermées. Ça se fera donc en fonction de l’évolution l’épidémie. Mais j’espère pouvoir le présenter très rapidement au public Guyanais et aux différents acteurs qui se sont investis dans le film dès que possible. J’aimerai surtout faire des projections dans les écoles de Guyane.

Esther Joseph dans le rôle de Lovena lors du tournage

La crise sanitaire liée au coronavirus a-t-elle été un frein pour vous ?

Pas pour le tournage puis ça eu lieu l’année dernière mais plutôt pour les étapes post-production. Cela dit le confinement nous a donné du temps pour revoir certains éléments dans le montage. Ça été bénéfique à ce niveau.

Dans le public : Christiane Taubira, ancienne ministre de la Justice et Edouard Montoute, comédien. (Photo : Christ-Laur Philips)

Quels sont vos futurs projets ?

Nous voulons présenter Lovena dans plusieurs festivals. Ça donnera d’ailleurs une visibilité à la Guyane. Comme le territoire est peu connu, j’espère que ça sera un atout pour être sélectionné dans des festivals et concours. Je voudrai ensuite me lancer dans un projet de long-métrage.

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