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La jeunesse autochtone de Guyane alerte l’ONU sur les conséquences des Homes indiens et de l’orpaillage illégal

A l’occasion de la 23e session du Forum Permanent sur les questions autochtones (PUNFPII du 16 au 26 avril), Clarisse Taulewali da Silva, représentante de la Jeunesse autochtone de Guyane, a prononcé deux discours aux sièges des Nations Unies à New York.

  • Par: adminradio
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Il s’agit d’une déclaration sur la Commission Vérité et Réconciliation sur les « Homes indiens », et d’une autre sur l’impact de l’orpaillage illégal en Guyane.  Originaire du village Pakalawali - Paddock, à Saint-Laurent du Maroni, Clarisse Taulewali da Silva a obtenu la bourse du Fonds de contributions volontaires des Nations Unies, qui reconnaît son engagement et sa détermination à faire entendre la voix des autochtones à l’échelle internationale. Le thème du Forum met l'accent sur les « voix de la jeunesse autochtone » et plus spécifiquement sur le droit à l'autodétermination. La représentante Guyanaise participe en ce moment à des dialogues régionaux avec des partenaires autochtones d'Europe et d'Amérique du Sud. Ces échanges doivent, selon les associations, créer des liens solidaires et apporter une compréhension mutuelle des problématiques entre les peuples autochtones.

Clarisse Taulewali da Silva a profité de cette audience internationale pour dénoncer les traumatismes subis dans ces internats religieux. L’Etat français doit faire la lumière sur cette période avec la création d’une commission vérité sur les “homes indiens” déclare-t-elle : 

“Afin de mettre en lumière le sujet des “homes indiens” pendant longtemps ignoré, un collectif d'anciens pensionnaires a formulé une demande aux institutions françaises sur la création d'une commission vérité et réconciliation, s'inspirant du mécanisme établi au Canada en 2014. Les discussions n'ont malheureusement pas abouti à un projet durable à cause de la mauvaise volonté de l'État français représenté par la préfecture de Guyane. Nous souhaitons que le Forum Permanent sur les questions autochtones appuie nos demandes auprès de la France sur la création de cette commission. Cela pourra permettre d'entamer une enquête sur les “homes indiens” en Guyane, mais également sur les conditions et réalités de scolarisation et d'hébergement des enfants et des jeunes depuis 1930 jusqu'à aujourd'hui. Nous exigeons une nouvelle fois que la France reconnaisse nos droits et notre histoire qu'elle ne peut ignorer plus longtemps. Au nom des peuples autochtones de Guyane, nous réclamons des actions à la hauteur de nos attentes. Nous méritons notre place dans ce monde, nous devons être écoutés et nous serons écoutés.”

Clarisse Taulewali Da Silva a profité de cette audience internationale pour dénoncer l’inaction de l’Etat français face à l’orpaillage illégal : 

“Depuis plus de 30 ans, les pollutions toxiques dans nos fleuves Maroni et Oyapock menacent directement l'existence des peuples autochtones, leur santé, leur milieu et leur mode de vie. En août 2023, 143 chantiers illégaux ont été recensés au sein du Parc Amazonien de Guyane et environ 10,000 orpailleurs clandestins ont été recensés sur l’ensemble du territoire. Des dépistages de mercure réalisés chez les peuples Wayana, Teko et Wayampi montrent des taux de contamination au mercure bien supérieurs aux seuils critiques recommandés, incluant les femmes enceintes et les jeunes enfants. [...] A ce titre, une coalition d’associations dont  la Jeunesse Autochtone de Guyane que je représente et l'association des victimes du mercure du Haut Maroni, ont déposé plainte contre l'État français le 17 janvier 2024 pour manquement à ses obligations et violation des droits des peuples autochtones, des droits humains et des droits de la nature. Nous demandons également à l'Union européenne et au gouvernement français, celui du Brésil et celui du Suriname, un renforcement des collaborations et une coordination intergouvernementale, et surtout civile du plateau des Guyanes sur les réglementations concernant la lutte contre l’orpaillage illégal et ses conséquences. 

Les déclarations complètes de Clarisse da Silva sont à retrouver sur les réseaux sociaux de Radio Péyi.